Chef Robert Joseph
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Œuvre de toute une vie (2016)
« La qualité de vie de nombreuses personnes peut dépendre de vous. Allez-y et faites la différence. Le monde entier vous attend. »
Enlevé à sa famille à l’âge de six ans, Robert Joseph a subi un préjudice irréparable en fréquentant le pensionnat indien de Saint-Michael pendant onze ans. Battu par les enseignants jusqu’à ce qu’il souffre d’une grave perte d’audition, son apprentissage a été à jamais entravé. Parfois, il avait tellement faim qu’il mangeait de la bouillie infestée d’asticots. La trahison ultime a été son exposition à des abus sexuels.
L’obtention du diplôme n’était qu’un vain accomplissement. Quittant l’école sans aucune valeur, le début de sa vie d’adulte a été marqué par l’alcool et les traumatismes intergénérationnels.
Son parcours de guérison l’a conduit à participer à un sommet des Premières nations à Vancouver en 1994, où il a exprimé sa rage et demandé de l’aide pour les survivants. Grâce au témoignage de Robert, la Société des survivants des pensionnats indiens a été créée en 2002, et il en est devenu le directeur exécutif, qu’il a dirigé pendant plus d’une décennie.
Il a été co-président d’une table ronde volontaire dirigée par l’Église unie pour plaider en faveur d’une enquête publique sur les écoles résidentielles. Il a joué un rôle déterminant dans la création de la Commission vérité et réconciliation et dans certaines parties de l’accord de règlement. Robert est resté actif au sein de la CVR jusqu’à ce qu’elle émette ses recommandations finales en 2015. Il est l’un des quatre survivants qui ont conseillé le Premier ministre Harper sur le contenu des excuses historiques présentées par le gouvernement fédéral à tous les survivants des pensionnats.
En 2012, il a fondé Réconciliation Canada, qui engage activement les communautés multiconfessionnelles et multiculturelles à explorer le sens de la réconciliation. Grâce à ses efforts, l’organisation a uni les peuples autochtones et non autochtones. Il témoigne de la possibilité toujours présente de guérir et du pouvoir du pardon.
L’un des derniers locuteurs de la langue kwakwaka’wakw, Robert a enseigné dans le cadre du programme des langues des Premières nations à l’université de Colombie-Britannique. Il était chef héréditaire de la Première nation Gwawaenuk.