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Alanis Obomsawin

Arts (1994)

Enfant, Alanis Obomsawin a appris les histoires et les légendes de la nation Abeniki auprès du cousin de sa mère. Jeune femme, elle a raconté ces histoires en chantant devant des publics au Canada, en Europe et en Amérique, dans des musées, des prisons, des universités et des festivals folkloriques. Il y a vingt-cinq ans, Mme Obomsawin a découvert un nouveau média et, depuis, elle utilise le cinéma pour donner une voix authentique et puissante au peuple autochtone du Canada. Mme Obomsawin est née à Lebanon, dans le New Hampshire, mais a passé sa petite enfance dans la réserve d’Odanak de la nation abénaquise, au nord-est de Montréal. En 1960, elle entame une carrière de chanteuse à New York et, pendant une grande partie des années soixante, elle voyage beaucoup en chantant ses propres chansons et celles qu’elle a apprises dans son enfance. En 1967, les producteurs de l’Office national du film, Wolf Koening et Bob Verall, invitent Mme Obomsawin à participer en tant que conseillère à la réalisation d’un film sur les peuples autochtones. Bien que l’ONF ait déjà produit des films sur les peuples autochtones du Canada, c’est à cette époque qu’il passe d’une vision historique de la société autochtone à celle d’une culture vivante. Le premier film que Mme Obomsawin a écrit et réalisé pour l’ONF, Christmas in Moose Factory (1971), a fait connaître les réalités de la culture autochtone au reste du Canada. Depuis Moose Factory, Alanis a réalisé, produit ou écrit 15 films documentaires qui reflètent son dévouement au bien-être et à la préservation du patrimoine culturel des peuples autochtones du Canada, notamment Incident at Restigouche (1984), Richard Cardinal : Cry from a Diary of a Metis Child (1986), Poundmaker Lodge : A Healing Place (1987) et Kanehsatake : 270 Years of Resistance (1992). Dans le cadre de chaque projet, elle offre des possibilités de formation et d’emploi aux écrivains, artistes et musiciens autochtones ainsi qu’à d’autres professionnels du cinéma. En 1983, Mme Obomsawin a reçu l’Ordre du Canada et, en 1993, l’Université Concordia lui a décerné un doctorat honorifique en droit. Elle est présidente du Foyer pour femmes autochtones de Montréal. En 1992, elle a fait partie d’un comité consultatif autochtone spécial du Conseil des Arts du Canada. Récemment, elle a joué un rôle clé dans le développement du programme Nouvelles initiatives cinématographiques pour les femmes de couleur et les femmes des Premières nations à l’ONF. Son film Kanehsatake : 270 Years of Resistance a remporté le prix du meilleur film documentaire au Festival des festivals de 1993. Alanis Obomsawin est reconnue comme l’une des meilleures documentaristes du Canada, et c’est grâce à ses films que la langue, les histoires et la vie des peuples autochtones sont présentées avec la dignité et l’authenticité qui leur sont dues depuis longtemps.

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